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Aventure Equitable 2008
10 mai 2008

Guayaquil...

Premiers pas sur l’Avenue du 9 Octobre, artère principale du centre-ville. Grand magasins, chaînes de restaurant, petites boutiques et immeubles qui donnent le tourni peuplent cette rue qui mène tout droit au Malecón 2000. Cette « promenade des Anglais guayaquileña » constitue l’un des plus importants projets de rénovation urbaine d’Amérique du Sud, et nous ferait presque oublier que 70% des Equatoriens vivent en dessous du seuil de pauvreté… Mais trois pâtés de maisons plus loin, la réalité refait surface : des enfants jouent pieds nus en bas d’immeubles insalubres, une femme indigène fait cuire des brochettes sur un barbecue rouillé, un SDF dort sur un trottoir défoncé, et la chaleur, plus que partout ailleurs fait ressortir les odeurs de detritus. Guayaquil est construite ainsi, une façade qui réussit à cacher la pauvreté lorsqu’on ne s’aventure pas hors des rues principales.

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L’exemple le plus frappant : le quartier des Peñas. Cette ancienne colline de pêcheurs a été totalement rénovée entre 2000 et 2004, devenant alors un quartier artistique et touristique avec galeries d’art, bars branchés et policiers toutes les trois marches. Enfin, « quartier », le mot est fort, car cette réhabilitation, par ailleurs joliment réalisée, n’a concerné qu’une seule rue : celle qui mène au phare de Santa Ana au sommet de la colline, d’où l’on peut profiter d’une vue panoramique sur l’ensemble de la ville. Pour ce qui est des rues voisines, celles où les touristes ne sont pas censés passer, elles sont restées sales, avec leurs vieilles tôles, leurs murs branlants et leurs canalisation d’un autre temps. On fermerait bien les yeux sur ce contraste dérangeant…

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Les contacts ne se créent pas facilement ici. Est-ce « l’effet grande ville » ? Le petit quartier résidentiel dans lequel nous habitons, à 45mn de bus du centre-ville n’échappe pas à la règle. La plupart des commerçants, que l’on supposait méfiants au début de notre séjour, ne se dérident que peu au fil des jours. « Bonjour » ou « merci » ne font pas partie de leur vocabulaire et les rides du sourire n’ont pas abîmé leurs visages… Et pourtant ce quartier a tout de sympathique : des petites maisons aux façades colorées, une vendeuse de churros sur son vélo-stand, une école peuplée de petits écoliers en uniforme, un vendeur ambulant d’ «humiiiiiitas » qui nous réveille tous les jours aux alentours de 6h du matin, des petits parcs au coin des rues, des taxi-motos qui tombent en panne au milieu de la route ; du soleil (trop de soleil ?) du matin jusqu’au soir…

Heureusement quelques personnages nous laisseront un souvenir agréable de notre passage aux « Orquideas » : la Senora Jeanette [yanet] et son fils Joël [yoèl], propriétaires de la maison sans fenêtre dans laquelle nous logeons, les enfants souriants de l’épicière grincheuse d’à côté, la petite grand-mère du « pollo asadero », la marchande de légumes et son rire permanent, Paquito, le roi des batidos et des toasts beurrés,… Eh oui, chaque séjour laisse derrière nous quelques personnes que nous aurions bien emmenées dans nos bagages !

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