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Aventure Equitable 2008

5 novembre 2008

Semaine de la Solidarité Internationale 2008

Aventure Equitable inscrit plusieurs actions dans la SSI 2008 à Lille.

Exposition photo-dessin Micro entrepreneurs en Amérique du Sud

Portraits photographiques de micro entrepreneurs rencontrés par Aventure Equitable en Equateur, Pérou et Bolivie, dessins à l’encre de Chine d’Héloïse Derly, témoignages.

Entrée libre – Du 15 au 30 novembre – au Café Citoyen, 7 Place Vieux Marché aux Chevaux

    Conférence-débat sur le micro crédit La micro finance peut-elle sauver le monde ?

L’impact socio-économique du micro crédit et son avenir, notamment suite à la crise financière, débattus par les invités, questionnés par Octave Jokung, professeur à l’Edhec. Projection de témoignages enregistrés sur le terrain (réalisés par AE 2008).

Invités : André Nsabimana, professeur à l’Université Catholique de Louvain, Sébastien Duquet, directeur général de PlaNetFinance, Quentin Lecuyer, assistant programme de financement des IMF (Institutions de Micro Finance) de l’ONG ADA.

Entrée libre – Lun. 17 nov. – 19h – à l’Edhec, 58 rue du Port

Soirée café-théâtre Tourisme solidaire, des mots, des mots, rien que des mots ?

Soirée conviviale introduite par Bernard Dreudon, Chaman Urbain, qui présentera le thème du tourisme solidaire. Projection d’un micro trottoir réalisé en Amérique du Sud suivie d’un débat entre public et acteurs associatifs. Scène ouverte de slam sur le thème du voyage (animée par le Styl’Oblique) pour clore la soirée. En partenariat avec le collectif Ici et Là-Bas.

Entrée libre – Mar. 18 nov. – 19h – au café l'Ecart, rue Jeanne d’Arc

Café-débat Action étudiante dans la coopération internationale : Légitimité ? Utilité ?

Venez défendre votre opinion sur le sujet ! Projection d’un micro trottoir pour alimenter le débat.

PAF : 1 conso – Merc. 19 nov. – 19h – au Café Citoyen, 7 Place Vieux Marché aux Chevaux

Aventure Equitable vous attend nombreux !

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5 août 2008

L'Argentine

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21 juillet 2008

4ème et dernière mission : Responsabilité Sociale et Environnementale au FFP FIE

Nouvelle frontière a passer, dernière mission à réaliser.

Bienvenue au siège du Fonds Financier Privé – Fomento a Iniciativas Económicas (FFP FIE)

à La Paz en Bolivie.

1985 : l’ONG FIE est créée pour appuyer par le crédit les petites structures productives boliviennes, à une époque où la Bolivie n’était pas encore connue comme référence en matière de micro-finance.

1998 : le FIE se transforme en fonds financier privé, faisant entrer dans ses capitaux des actionnaires extérieurs (particuliers et financeurs institutionnels), passant du statut non-régulé d’ONG à celui d’entité régulée.

¿Que es eso?

Une entité régulée (telle qu’une banque ou un fonds financier) a la possibilité de capter de l’épargne, mais doit pour cela cotiser à un organisme d’Etat, la Superintencia de Bancos y Entidades Financieras (SBEF), qui garantit l’épargne des clients en cas de faillite de l’institution.

En flanant dans les rues de La Paz, il n’est pas rare de tomber sur une des centaines d’agences bleu et magenta qui quadrillent le pays. Avec un portefeuille de crédit de 160 millions de dollars, un millier d’employés et près de 300 000 clients, le FIE est de loin l’institution la plus importante avec laquelle nous ayons travaillé.

Elle propose à ses clients différents services : paiements de services publics (eau, electricité…), crédits individuels, comptes d’épargne… Dans un pays où l’on vit au jour le jour, elle a réussi a développer ce dernier service de manière étonnante: 67% de ses clients sont épargnants. C’est en revanche un concept de micro-crédit quelque peu différent que nous découvrons ici : des montants de $0 à… $11 000. Le salaire moyen bolivien approchant les $200, la notion de "micro" peut etre remise en question…

Esprit d’ONG ou de banque ? Volonté sociale ou rentabilité?

Difficile à définir…

En ce qui nous concerne, c’est sur le thème de la responsabilité sociale et environnementale que nous travaillerons ces six prochaines semaines, sur deux missions distinctes :

     - révision du code éthique, et restructuration des comités éthiques

     - réalisation d’une fiche d’évaluation socio-environnementale du client

La suite au prochain épisode!

17 juillet 2008

La Bolivie

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14 juin 2008

Paoyhan, une escapade en Amazonie

                                                                100_0469   

Savoir qu’on va vivre quelques semaines en Amazonie implique de nombreux préparatifs : vérifier que sa moustiquaire n’a pas de trous, qu’on a prévu suffisamment de pastilles contre le palu, se renseigner comme on peut sur les moyens de communication disponibles…

Mais penser à la jungle avant d’y avoir mis les pieds, c’est aussi se mettre en tête une multitude de clichés, rêver d’aventures dangereuses et excitantes. La réalité est tout autre ; du moins celle que nous avons côtoyée pendant notre mission à Paoyhan.

100_0151  A notre arrivée au lieu dit, après 12 heures de bateau sur le fleuve Ucayali, quelle ne fut pas notre surprise en ne voyant ni crocodiles, ni maisons dans les arbres, ni autochtones en tenue d’Eve ! Où est passé cet exotisme dont nous nous étions mis en quête en acceptant de travailler dans cette région de la selva ?

Les premières impressions passées, la santé récupérée après ce trajet de 2 jours depuis Lima, nous pouvons enfin découvrir ce nouvel environnement avec des yeux tous neufs.

Les habitants d’abord : hommes, femmes et enfants parlent tous shipibo, et espagnol dans le meilleur des cas. Pas facile pour commencer, mais ce genre de difficulté ne nous arrêtera pas !

                                                                  100_0187

Les femmes - titas dans leur langue-, passent la journée à faire à manger, laver le linge, s’occuper des petits et réaliser leur artisanat, nappes et jupes en tout genre. Le seul moment dont elles peuvent pleinement profiter, c’est le dimanche, quand elles s’affrontent lors de matches de football, véritable sport national avec le volley…

Les hommes, eux, sortent plus souvent du village pour aller chasser, pêcher, couper du bois et ne rentrent souvent qu’après la tombée de la nuit. A ce moment, en guise de récompense du travail fourni, ils aiment bien boire une bouteille de bière, la San Juan, ou de Climax, sorte de mélange chimique à base de vodka. En fin de soirée, il n’y a rarement qu’une seule bouteille qui trône sur la table !! Les guides qu’on a lus parlaient d’une société matriarcale…. Ce n’est pas l’impression que nous avons eue…

Ils ne connaissent pour la plupart que les villages du district de Padre Márquez, dont fait partie Paoyhan, et Pucallpa, la grande ville la plus proche, tous accessibles uniquement en bateau. Mais tous rêvent de lointain, et ils ont déniché des trucs astucieux pour pouvoir voyager à leur manière : regarder des films des années 1990 avec Van Damme (avec le son couvert par le bruit du groupe électrogène, mais ils sont fans quand même !), parler avec les rares visitants étrangers et apprendre que la France n’est pas une capitale mais un pays, consommer des produits que nous mangeons en Europe… !

   100_0461  Ils vivent un peu en terre abandonnée, rattachés à la civilisation par le bateau qui les ramène sur la terre ferme, à Pucallpa, et leur permet de se réapprovisionner en denrées, de consulter un médecin si besoin est, ou tout simplement de régler certaines affaires.

Mais nous, cette vie nous a bien plu pendant 5 semaines, peut-être justement parce qu’elle était temporaire d’ailleurs : fêter nos anniversaires respectifs au milieu d’une centaine d’artisanes et goûter leur plat à base de tortue, vivre sans lumière après le coucher du soleil mais avec des milliers de moustiques, se laver à l’eau froide dans une cabane, manger du poisson plus ou moins bon à tous les repas ou presque, se balader en canoë sur un bras du fleuve…

Y’a pas à dire, les humains sont vraiment capables de s’habituer rapidement à des conditions de vie nouvelles…Plus le temps passe, plus on se sent shipibo, plus on se sent chez soi; les recoins du chemin n’ont plus de secrets pour nous, on nous parle en shipibo et nous comprenons quelques morceaux de phrases, il suffit de s’arrêter chez quelqu’un pour qu’il nous invite à manger (en revanche, nous ne savons toujours pas refuser quoi que ce soit !!)…Et surtout, les gens perdent leur timidité des premiers temps et nous commençons à vraiment bien nous entendre avec un groupe d’une dizaine de jeunes. Nous partageons avec eux autant de moments libres que possible : parties de volley, de cartes, apéritifs à la bière dans la seule buvette du village, cours de cuisine, sans compter les innombrables fous-rires…

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Avec autant de rencontres et d’amitiés nouées, on en oublierait presque le décor !! N’oublions pas que nous sommes en pleine Amazonie, ça n’est pas rien… Le village est construit sur une clairière, ce qui le rend lumineux et praticable (sauf en temps de pluie où tout devient de la boue…), mais dès que l’on quitte le seul chemin qui traverse le village, on tombe d’un côté sur le bord du fleuve et de l’autre on rentre dans la forêt, peuplée de serpents et de singes.

La page se tourne un matin de juin à l’aube : un départ précipité qui nous laissera tout juste le temps de saluer nos camarades. Ces images d’un mois en Amazonie défileront dans nos esprits pendant le trajet du retour sur le fleuve qui enfouit peu à peu notre village d’accueil dans la grisaille matinale.

Direction Lima, changement de décor. En retournant à la capitale, c’est comme si on se réveillait d’un long rêve qui nous avait emmené jusqu’en Amazonie. 

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13 juin 2008

Voyage au pays des Incas

Voila bientôt deux mois que nous nous trouvons en plein cœur de la vallée sacrée des Incas, à 3300m d’altitude, aux pieds du Machu Picchu, entourée de sites archéologiques aux pierres toutes mieux empilées les unes que les autres. Ca mérite quand même bien quelques lignes culturelles !

Pour remettre les choses au clair, un très bref récapitulatif sur ces civilisations précolombiennes, que certains d’entre nous/vous( ?) mélangent parfois quelque peu : 

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Alors, qui avait tout juste ??

Mais revenons à nos amis les Incas...             

A partir du 12ème siécle, une petite tribu guerrière s’installe dans la vallée de Cusco soumettant à ses lois les peuples voisins. Mais l’expansion inca commence véritablement au 15ème siecle sous le règne de Pachacutec (dont la statue domine actuellement l’Avenida del Sol, artère principale de la ville de Cusco). Commence alors une politique de conquêtes sanglantes, qui s’étend sur près d’un siecle. En une génération, la petite tribu anonyme de la vallée de Cusco devient la force dominante des Andes.

Dans sa soif de grandeur, Pachacutec fait construire d’importants monuments (temples, citadelles) en pierre. Certains historiens lui attribuent la construction du Machu Picchu.

La ville de Cusco a été dessinée suivant la forme d’un puma dont le temple de Sacsaywaman, le plus imposant des environs de la ville représente la tête. 

             sacsaywaman_MJ__5_  sacsaywaman_MJ__10_  sacsaywaman_estelle__5_

La plupart des temples Incas sont construits sur trois étages : le premier, symbolise par le serpent représente le monde de l’au-delà. Le deuxième, s’apparente au monde des vivants et son emblème est le puma. Quand au troisième étage, il s’agit de la sphère des dieux, dont le condor est le symbole. D’après différents guides que nous avons pu écouter, on peut retrouver ces trois animaux « dessinés » dans les murs des différents sites... Heureusement que le guide est là pour vous les montrer... !

Le Pérou étant un pays sujet aux séismes, les Incas construisaient suivant des règles tres particulières : chaque ouverture (fenêtre ou porte) est taillée suivant une forme trapézoïdale, les murs sont constitués de pierres empilées à la manière d’un puzzle (certaines pierres peuvent avoir jusqu’à 13 angles !), etc...

Le Pachacamac (ou dieu des tremblements de terre) était une des grandes divinités incas, après le Dieu Inti ou Dieu Soleil, dont la fête est toujours célebrée le 24 juin, donnant lieu à un jour férié dans la vallée de Cusco. Cette civilisation qui ne connaissait ni la roue ni l’écriture, était très avancée dans le domaine de l’astronomie. Ainsi, la photo ci-dessous représente la tête d’un inca taillée dans la pierre. Lors du solstice d’été, le premier rayon du soleil passe exactement au niveau de son nez. Nous ne serons malheureusement pas là pour vérifier.

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Les Incas sont également maîtres dans l’art de la culture en terrasses, dont les jolies courbes sont encore aujourd’hui visibles sur des sites tels que Pisac ou Ollantaytambo. Elles permettaient d’utiliser des espaces montagneux abrupts pour y planter mais, pommes de terre, ou coca et offraient à ces cultures un meilleur ensoleillement.

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L’Empire atteint son apogée au 16ème siècle sous le règne de Huayna Capac onzième empereur inca. A cette époque, il s’étend du sud de la Colombie en passant par l’Équateur, le Pérou, jusqu’à la Bolivie et inclut une partie de l’Argentine et du Chili : 3 500 kilomètres du nord au sud et 800 kilomètres d’est en ouest.

Les Incas reussirent à s’imposer aux peuples conquis en s’appropriant leurs constructions au lieu de les détruire, en intégrant leurs savoir-faire et en adaptant leurs fêtes. A l’arrivée des Espagnols, toute la région andine avait été politiquement unifiée sous leur domination.

En 1531, le conquistador espagnol Francisco Pizarro débarque sur la côte latino-americaine, accompagné d’une troupe d’environ 180 hommes. Quelques mois suffiront à cette petite troupe pour s’imposer face à un empire puissamment structuré composé de plus de huit millions d’individus. Les raisons qui expliquent la rapidité de cette conquête sont nombreuses et tiennent à la fois du fait religieux (les hommes blancs étant considérés comme des incarnations terrestres de dieux incas, le peuple inca n’a manifesté aucune résistance), politique (Pizarro a su utiliser les élites incas et jouer de leurs rivalités pour imposer sa puissance) et militaire (les Espagnols possédaient des armes a feu qui suscitaient une frayeur intense chez les Incas). Malheureusement, la quasi totalité des sites ont été détruits et il ne reste bien souvent que des ruines, les Espagnols ayant utilise les pierres incas superbement taillées pour construire leurs églises et leurs demeures.

Malgré l’engloutissement de cette civilisation sous des siècles de domination européenne et chrétienne, la civilisation Inca a laissé de vraies traces. La maitrise de l’agriculture, l’esprit communautaire, la croyance en la puissance de la Terre et de la Nature (la Pachamama) sont encore très ancrés dans la culture quechua. 

                                                         

12 juin 2008

3ème mission : Arariwa, étude du climat organisationnel

Nous voici pour 7 semaines à Cusco où nous travaillons avec Arariwa, un institut de micro-finance. Voici quelques détails sur l’institution ainsi que sur notre mission avant un rapport complet fin juin à la fin de notre mission...

Arariwa est une ONG péruvienne, créée en 1977, dont l’action se développe autour de trois structures :

- « Arariwa-Unidad de Microfinanzas », une unité de micro-finance,

- « Cenfopar », un centre de formation professionnelle à la création de micro-entreprises rurales,

- « Arariwa promoción » pour le développement rural (santé, agriculture, renforcement des communautés).

L’unité de microfinance propose des services financiers et non-financiers à des entrepreneurs majoritairement féminines, suivant le principe de banque communale (voir le document synthèse des banques communales dans l’article Fundamic). Elle travaille essentiellement dans la région de Cuzco où se trouve sa plus grosse agence, et agit depuis quelques temps dans l’ensemble des régions du Sud du Pérou, se positionnant au 4ème rang des ONG de microfinance du pays.

L’institution se trouve dans une phase importante de développement (décidément 2008 serait-elle une année charnière pour les IMF ?). Le nombre d’assesseur a quasiment doublé depuis l’année passée, l’organisation a été complètement remodelée, et l’UMF envisage d’ouvrir de nouvelles agences.

Et nous dans tout ca ?

Hugo, le directeur de l’UMF nous a chargé de réaliser une étude auprès des assesseurs pour tenter de faire ressortir l’ambiance générale au sein de l’équipe.

Petit apercu des premiers échanges :

Le directeur qui ne se prononce pas trop :

«  Non, non il n’y a pas vraiment de problème au sein de l’équipe mais il est toujours intéressant de prendre le pouls de son organisation. On a parfois quelques petites tensions entre les nouveaux assesseurs et les anciens, comme cela se produit souvent, mais c’est surtout pour savoir comment ils se sentent. »

La DRH, désespérée mais le sourire aux lèvres :   

« Olalala, mais ce n’est pas possible, on n’arrive pas à créer un véritable esprit d’équipe : les assesseurs anciens sont jaloux des plus jeunes, les jeunes ne supportent pas les anciens et même par groupe d’ancienneté, on n’arrive pas à les souder. Je ne sais plus quoi faire... »

Le responsable d’agence, pas tres coopératif :

« C’est vrai qu’avant, il y avait quelques tensions mais maintenant cela s’est vraiment amélioré, cela va beaucoup mieux, ils s’entendent bien. »

Les assesseurs plus expérimentés, plus satisfaits de leur relation avec leurs collègues qu’avec leur hiérarchie :

« Entre nous, l’ambiance est vraiment sympathique, bien sûr qu’on a plus d’affinités avec certains qu’avec d’autres, mais il y a quand meme un vrai esprit d’entraide. C’est intéressant de partager avec les plus jeunes, tout le monde s’enrichit ! »

Eh bien, ce n’est pas gagné !!!

De questionnaires anonymes en focus group au sein de l’équipe des assesseurs en passant par des entretiens individuels auprès des membres de l’équipe de gestion, les informations se croisent et ne se ressemblent pas. Classique…

Malheureusement, la méthodologie que nous avons suivie est construite à l’envers. Les assesseurs sont les premiers interrogés. Perception de la tache, relations avec la hiérarchie, contrôle interne, ambiance avec les collègues… Par petit groupe de 5 ou 6, les langues se délient avec une facilite étonnante. Nous écoutons, comprenons, notons, nous sommes surprises, outrées parfois. Comment ?? Votre contrat de travail stipule qu’en cas de vol, vous êtes responsable et devez rembourser ? Vous n’avez pas d’assurance de transport ? Vous n’avez pas d’explications sur la manière dont sont calculées vos primes ? La femme du directeur est votre contrôleur ? La DRH est sa belle-sœur ? Aie aie aie, il y a du boulot…

N’ayant pas pu réviser l’ensemble de la documentation de l’institution, certaines informations nous restent évidemment inconnues Nous ne pouvons ainsi que prendre note de ce qu’il nous est dit tel quel. Si le Señor Hugo avait été plus franc des le début, qu’il n’avait pas été réticent a nous laisser interroger directement les membres de la direction, nos rencontres auraient été mieux préparées et nos échanges plus pertinents… Eh oui, car ce n’est que plus tard, après vérification de ces informations que l’on apprend que l’ensemble des documents concernant le calcul de leurs primes sont disponibles sur leurs ordinateurs, qu’ils possèdent tous au minimum trois assurances, que le contrat de travail ne parle d’aucune responsabilité en cas de vol… Bref, on s’est fait avoir sur quelques points…! Conclusion : le problème principal = le manque de communication !!

Enfin, nous ferons tous mieux la prochaine fois !

C’est donc en grande partie par les textes que nous répondrons aux observations et requêtes des assesseurs… Malheureusement, 7 semaines passent vite et nous n’aurons pas le temps d’assister a la mise en place des quelques mesures que nous avons suggérées. Affaire a suivre…

                                                                                                          

5 juin 2008

Cusco ou deux mois dans le nombril du monde

Cusco, la ville qui semble n’exister que dans l’Histoire… Et bien, pas seulement, nous voilà Cusqueñas pour deux petits mois. Si c’est pas de la chance, ça !

« Vous verrez, la ville est toute petite », nous avait dit Hugo, notre futur chef. Le trajet entre la gare routière et le centre ville ne nous fait pas cet effet. Le quartier de la gare est poussiéreux, sec, le soleil tape. Mais ou est donc le climat montagnard que l’on connaît ?

Plaza de Armas (comme d’habitude, la place centrale) : maisons de style de colonial, immeubles bas, cathédrales, rues pavées et… touristes. Bienvenue sur la place la plus cosmopolite du Pérou ! Short et chaussettes dans les sandales, lunettes mouches et tongs à fleurs, chaussures de montagnes et sac à dos quechua : toutes les nationalités sont là !

Toutes, sauf… la péruvienne. 90% des gens sur cette place viennent d’ailleurs. 7% sont des vendeurs ambulants (ceintures, dictionnaires de quechua, bonnets ou tableaux à l’aquarelle), et les 3% restants sont des vrais Cusqueños, mais qui ne font que passer…

Les quatre ou cinq rues qui entourent la place sont remplies de Péruviens chargés d’accoster dans un anglais aux « r » roulés, tous ceux qui n’ont pas une tête aux couleurs latino-américaines. Bonnets péruviens et ponchos ne tromperont personne, c’est trop tard, vous êtes repérés ! « Mexican food, ten soles », « masssssage, miss, pedicoure ?? ». No, no, gracias, je vais rentrer, je crois…

Mais une fois de plus, quelques rues plus loin, vous voilà de retour au Pérou.

Le taxi qui nous emmène au travail est un moment de plaisir, on voyage aussi bien dedans que dehors…

Chaque taxi possède un tableau de bord recouvert d’un exemplaire unique de moumoute.

Noire, marron, grise, avec ou sans franges, texture moquette ou couvre-lit, chacun peut en trouver une à son goût. Elle est à coup sûr accompagné d’au moins un Jésus. Celui-ci peut prendre la forme d’une petite figurine, les pieds délicatement posés dans la moumoute, d’une image plastifiée accrochée au rétroviseur ou encore d’une petite icône installée au plus près du volant. Le must : le petit Jésus qui s’allume quand la voiture freine. Celui-ci est régulièrement accompagné de la Vierge, et d’autres saints dont les noms nous ont échappé… Le tout agrémenté d’un autocollant « El Señor guia mi camino » (Le Seigneur guide mon chemin) sur le pare-brise, et vous voilà prêts à affronter les dangers de la route… Et il faut bien tout ça ! Même les plus athées seraient prêts à se convertir en constatant l’absence totale de respect du Code de la Route!!!

Mais petit à petit, on s’habitue, on oublie et on profite de l’animation qui règne à travers les vitres.

Calle tres cruces de oro, près du marché central : à gauche, un magasin qui ne vend que des œufs, une bouchère qui étale ses pattes de poulet, à droite, un vendeur bi-produit : riz et papier toilette, etc. Et des gens qui passent, dans tous les sens. Une femme indigène, chapeau haut de forme blanc et nœud violet, avec son baluchon multicolore au contenu intrigant, une maman qui emmène son garçon à l’école, une vendeuse ambulante d’œufs de caille cuits, un monsieur au bonnet péruvien oreillettes remontées qui porte un sac plus gros que lui, etc. Ca vend, ça transporte, ça échange, ça achète… ça fourmille.

Puis les rues deviennent plus grandes et moins commerçantes. Sur le rond-point, un vendeur ambulant vend des petits dejeuners : gateau et jus étrange. Carrefour suivant, ce sont des morceaux de cannes à sucre que vous trouverez dans la petite charrette.

Entrée dans la Avenida Garcilaso, la rue spécialisée dans les équipements mécaniques. N°516, vous voilà devant l’UMF Arariwa. Finie la balade, au travail !

15 mai 2008

De Guayaquil à Cuzco, via Lima et Arequipa

Le lundi 28 avril, nous quittons la chaleur torride de Guayaquil. Un bus (de la compagnie Ormeño, pas mal du tout pour les voyageurs !) nous emmène en 24h à Lima, capitale du Pérou. Quelques 1400 km séparent les deux villes.

Ainsi, après un peu plus de deux mois en Equateur, direction le Pérou où nous passerons également deux mois. C’est là que la fine équipe va se séparer… Grégoire et Mélanie se rendent en Amazonie, près de Pucallpa, pour dispenser des formations (techniques de vente et de gestion) à une communauté de femmes qui produit de l’artisanat.

Quant à nous (Géraldine, Marie-Julie et Estelle), c’est à Cuzco, dans la vallée des Incas, que  nous allons passer les sept prochaines semaines. Notre mission dans l’IMF de microcrédit, Arariwa, s’articulera autour de différents axes : évaluation du climat social au sein de l’institution, enquête sur les raisons de désertion de certains clients, et recherche de financements étrangers.

Nous profitons de notre halte à Lima pour visiter cette grande ville sudaméricaine.

C’est dans la quartier moderne et touristique que nous débarquons d’abord : Miraflores. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas vraiment dépaysés ! Cinémas, centres commerciaux, Macdonald’s, et profils « européens »… Seuls quelques grands marchés d’artisanat et des repas composés de tamal (spécialité au mais) et papas a la huacaina (pommes de terre accompagnée d’une sauce au fromage, enfin du fromage !!) nous rappellent que nous sommes bien arrivés au Pérou.

Les jours suivants, nous partons à l’assaut du centre historique de la ville. Le paysage change, les édifices sont plus bas,

la Plaza de Armas est d’une grandeur impressionnante. Contrairement aux bâtiments de Quito, le Lima colonial offre de multiples façades et balcons colorés (jaune, bleu, ocre). Les maisons les mieux entretenues sont souvent la propriété de descendants de grandes familles espagnoles ; les autres ont subi l’usure du temps, mais ont gardé un charme plus authentique.

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A 30 kilomètres au sud de Lima, le Pachacamac

(celui-là même où Tintin se rend dans Tintin et le Temple du Soleil !) constitue le deuxième site inca du pays. Au milieu de dunes désertiques trônent fièrement les ruines du Temple du Soleil et du Temple du Pachacamac (le dieu inca des tremblements de terre). Malheureusement, ce trésor archéologique n’est pas encore entièrement dévoilé, faute de moyens… Le style « architectural », les croyances et l’état de conservation du site nous transporteraient presque à l’époque des pharaons égyptiens (-3000 avt JC), alors que les Incas ont régné sur la région… 4500 ans plus tard !

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Dans le même temps, nous mettons progressivement en place les derniers détails logistiques de nos différentes missions : disponibilité de nos collaborateurs, logement, trajet (avion ou bus ? aéroglisseur ou pirogue ?),etc. Et oui, si nous avons pu retenir une leçon de notre passage en Equateur, c’est qu’il ne faut jamais négliger la dernière minute, c’est souvent là que tout se passe !

L’emploi du temps nous laissant quelques jours et afin de nous acclimater à l’altitude avant de franchir les 3 000m, nous (les trois futures Cusqueñas) faisons étape à Arequipa, deuxième ville du pays. Cette « ville blanche », entre air pur, soleil éclatant et volcans de plus de 6000 mètres nous enchante. Son calme tranche avec l’effervescence des villes côtières. Le couvent de Santa Catalina, véritable village, nous étonne par sa construction et son histoire. Et comme à chaque nouvelle ville, nous découvrons un nouveau style colonial. Nous n’arriverons décidément pas à mettre une image sur ce genre architectural ! Seul point commun, les jolis patios dans lesquels on s’arrêterait bien quelques heures…

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Mais le départ approche, direction : Cuzco.

Après une nuit de bus très agitée (entre un Bingo !, des films d’actions et une panne de quatre heures en pleine nuit au beau milieu des Andes), nous arrivons enfin dans la capitale Inca. Les premiers jours sont chargés : premier rendez-vous avec Hugo, le directeur de l’IMF pour laquelle nous allons travailler, rencontre avec Rosina de l’IMF Mide (une amie de Salomon, le directeur de Fundamic), recherche de logement, et prise de repères dans la ville.

Et c’est parti pour plus d’un mois et demi !

Grégoire et Mélanie sont partis quelques jours après nous en direction de Pucallpa. Nous les laisserons raconter leurs aventures, en direct de leurs hamacs…

15 mai 2008

Sensibilisation auprès des élèves du Collège Carnot de Lille

Pour chaque voyage, il existe un avant, un pendant et un après. Tout l’intérêt d’un voyage est justement d’arriver à lier ces trois périodes les unes aux autres.

Anticiper le plaisir de partir, profiter du voyage et enfin avoir le plaisir de partager ses enseignements au retour.

C’est de cette façon que nous avons voulu vivre cette aventure, en partageant l’avant et l’après. Avant notre départ, nous avons voulu essayer de sensibiliser des collégiens aux principes de base de l’économie solidaire.

Ainsi, au mois de Février, nous sommes intervenus dans trois classes du collège Carnot à Lille en proposant aux élèves le « jeu des chaises », un jeu permettant de les éveiller dans un premier temps aux problèmes de répartition des richesses sur les 5 continents.

(Pour accéder à la fiche du jeu des chaises : http://www.etudiantsetdeveloppement.org/ED/IMG/pdf/jeu_chaises.pdf)

Une de ces trois classes suit notre parcours au travers d’un jeu de piste.

Ce jeu de piste, composé de 5 étapes, se déroule entre le mois de Février et le mois de Juin. Vous trouverez ci-dessous le détail des étapes déjà effectuées. Les supports que nous avons réalisés et utilisés sont a votre disposition, n'hésitez pas a nous envoyer vos commentaires à aventure.equitable@yahoo.fr.

Le jeu de piste

Mise en situation : La classe, composée de 28 élèves, est divisée en 7 groupes de 4 élèves. Chaque groupe possède un nom d’une communauté d’Amérique du Sud.

Les groupes marquent un certain nombre de points à la fin de chaque étape. Ces points sont cumulés à la fin du jeu pour déterminer le gagnant.

La situation de départ est la suivante : les élèves vont suivre le parcours d’un jeune garçon, Alfonso, qui part sur les traces de la culture de sa mère, une Péruvienne de Lima. Il va rencontrer sur sa route tout un tas de personnes qui vont lui faire découvrir différents thèmes de l’économie solidaire (commerce équitable, microcrédit, tourisme solidaire...).

Voici les étapes que nous avons proposées :

1ère étape : Découverte du pays d’arrivée d’Alfonso, premiers pas en Amérique latine

-         Questionnaire permettant de découvrir, suite à une série d’indices, le pays où est arrivé Alfonso (continent, montagnes et fleuves qui traversent le pays, capitale...)

http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202526.pdf

http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202527.pdf

2ème étape : Découverte du microcrédit et jeu de rôle

-         Texte explicatif sur le microcrédit : description de son origine, de ses mécanismes, de ses avantages, et des différentes formes qu’il peut prendre.

-         Jeu de rôle : chaque groupe fait partie d’une Banque communale et doit participer à son bon fonctionnement (élection du bureau, élimination des « éléments a risques », octroi des crédits...)

Texte explicatif sur le microcrédit: http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202528.pdf

Règles du jeu de rôle : http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202530.pdf

3ème étape : Découverte du Pérou et des principes du tourisme solidaire

-          Grille de mots-croisés : découverte du Pérou au travers des éléments phares du pays.

-          Texte introductif sur le tourisme solidaire et ses différentes formes

-        Jeu sur le tourisme solidaire : Alfonso rencontre une communauté qui a besoin de nouvelles ressources pour construire une école. Ayant découvert les bases du tourisme solidaire, il leur propose de réaliser un projet de ce type pour générer de nouveaux revenus. Les groupes d’élèves doivent donc aider Alfonso à rédiger un programme de deux jours, à partir d’une description précise de la vie de la communauté.

Grille de mots-croisés: http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202531.pdf

Jeu sur le tourisme solidaire: http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/202534.pdf

4ème étape Découverte des principes du commerce équitable

5ème étape : Bilan du jeu de piste avec le jeu « Latino Pursuit »

-          Jeu de l’oie avec des questions autour des thèmes abordés tout au long du jeu de piste et des questions de culture générale sur l’Amérique Latine.

Fiche professeur : http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/206642.pdf
Plateau de jeu
: http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/206643.pdf
Questions : http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/206640.pdf
Réponses :
http://blog.kokoom.com/uploads/f/freshgirl/206641.pdf

Conclusion : Lettres des élèves pour nous donner leurs impressions sur le jeu de piste

A notre retour en Septembre 2008, nous interviendrons à nouveau dans cette classe, pour faire le bilan des enseignements de ce voyage. Nous pourrons échanger avec les élèves sur les concepts que nous avons abordés  tout au long de notre aventure, témoignages et photographies à l’appui.

L’équipe gagnante se verra remettre une récompense pour son travail.


En résumé, voici les objectifs finaux de cette sensibilisation :

  • Eveiller des collégiens aux problématiques du commerce équitable, de la micro finance et du tourisme solidaire

  • Faire travailler des élèves en équipe (prise de paroles devant les camarades, prise de décisions communes, argumentations et confrontation d’idées et de perceptions différentes...)

  • Et enfin, donner aux élèves le goût du voyage et de la découverte de cultures et peuples différents.

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Aventure Equitable 2008
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